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Nîmes qui se regarde...

Mon actualité ? regarder vivre une ville, actrice d'un monde qui se fait ou se défait.

les voix de Verdun ...

les voix de Verdun ...

« Cent ans après ce carnage que fut Verdun, que faut-il encore en dire ? Rappeler des chiffes que le temps, peu à peu, recouvre de la poussière de l’oubli. 700.000 morts, blessés ou disparus, plus de cinquante millions d’obus tirés, pour gagner ou perdre quelques kilomètres carrés de boue. Voilà qui pourrait, à soi seul, résumer la stupidité de la guerre portée à son paroxysme : tuer pour ne pas être tué. Mais pour bien COMPRENDRE, il convient d’aller au-delà de cette comptabilité macabre et des récits factuels des historiens. Il faut revenir à hauteur d’homme. Verdun, ce sont 700.000 soldats, 700.000 vies, 700.000 voix, ce sont Jules-André Peugeot, 21 ans, le premier mort français, et Albert Mayer, 22 ans, le premier mort allemand. Et bien davantage de douleurs si l’on compte, loin derrière la ligne de front, les familles brisées, les suicides des épouses, les enfants qui ont fini à l’asile. (…) Y a-t-il eu un seul vainqueur dans cette boucherie ? Sans doute l’idée même, fondatrice, de l’Europe. C’est elle qui, après le deuxième choc, celui de 39-45, a uni le continent et ouvert LA PAIX aux enfants de 14-18. » Eric Meyer

« - On a souvent dit que le plan des Allemands était de saigner l’armée française. Verdun devait-il porter un coup fatal aux français et les éliminer de la guerre

G.K : C’est un mythe tenace qui est apparu dans les années 1920, mais qui n’a rien à voir avec la réalité des combats : les Allemands auraient attaqué Verdun non pas pour gagner, non pas pour percer, mais pour saigner l’armée française. Des recherches récentes ont établi que cette assertion était fausse. En fait, les officiers allemands l’évoquent au moment où ils s’aperçoivent qu’ils n’auront pas Verdun. Au fur et à mesure que la bataille se poursuit et s’éternise, les Allemands comprennent qu’ils vont échouer. Donc, c’est une explication après coup, pour légitimer l’énorme effort porté sur Verdun et les gigantesques pertes humaines subies.

A.P : Les Français étaient persuadés qu’il ne se passerait rien à Verdun. C’est tellement vrai qu’en septembre 1914, l’état-major avait ordonné son évacuation. Après l’inspection du général Castelnau les Français réagissent et Joffre prête l’oreille aux rapports insistants de ses agents et fait bouger le 20ème corps qui était du côté d’Epinal, renforçant ainsi la défense de Verdun. Il le déplace le 20 février… Si les Allemands avaient attaqué huit jours plus tôt, le 12 février comme ils l’avaient prévu, ils prenaient Verdun. Les Français ont également été sauvés par le mauvais temps. Le jour de l’offensive, la neige s’est mise à tomber, compliquant énormément la tâche des assaillants. Enfin, IL FAUT TENIR COMPTE DE L’EXTRAORDINAIRE RESISTANCE des soldats français. »

(Antoine Prost et Gerd Krumeich)

Exemple de courage… Prenons le 95ème RI, ces hommes ont 56 kilomètres de marche dans les jambes. Ils n’ont pas mangé, n’ont pas eu droit à aucun repos, et lorsqu’ils arrivent à 4 heures du matin, on leur dit de poser leurs bardas et de monter tout de suite en première ligne. Un officier témoigne : « Il n’y a plus de dos courbés, il n’y a plus de traînards, je n’ai pas besoin de me retourner, je sais qu’ils suivent tous. » Ils attaquent et ils vont passer toute la journée à se battre.

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