Un voyou !

J’assiste avec amusement au débat qui s’instaure, qu’on instaure devrais-je dire, autour de la formation du nouveau gouvernement. Toutes sortes d’expressions sont employées : crise de régime… affaire d’Etat, c’est au choix. Il est vrai que tous ces grands esprits ont parfois plus affaire au domaine médical et à la fameuse maladie d’Alzheimer qu’à celui de témoins de l’histoire politique de ce pays. Je n’irai pas jusqu’ à reprendre la fameuse phrase du général : « les français sont des veaux » mais qu’on me laisse malgré tout le droit de le penser parfois en ajoutant au mot de veaux le qualificatif d’hystériques. On peut être contre les institutions de la Vème République, vouloir une République plus aérée mais ici n’est pas le problème. La Vème République est égale à elle-même : elle s’est voulue au-dessus des partis. Elle ne voulait plus revivre les grands chambardements de la IVème République. Et que voit-on aujourd’hui ? Qu’avons-nous vu dimanche au milieu des pâquerettes ? Un ministre et pas des moindres, parlait presque en chef de l’Etat pour ne pas dire en chef du gouvernement bis. Il était là, il posait ses conditions et on entendait là un discours de campagne. Il était la République résistante, on devait le savoir. Il nous faisait son appel du 18 juin. On imagine ce qu’un tel discours aurait donné sous la présidence d’un général de Gaulle ou même d’un Pompidou. Ce Monsieur n’avait pas compris qu’il était sous la Vème République ou je n’ose pas imaginer les intentions inavouées d’un tel individu, d’un tel voyou.

(Je sais bien qu'il faut tenir compte de l'état de nos médias, de leur survie et je comprends qu'il est plus facile d'avoir un envoyé spécial du côté du Matignon que sur les côtes de la Syrie)

Je ne sais pas si certains l’ont remarqué mais l’air de rien, entre deux mots lancés au hasard, on glisse l’expression de VIème République. Mélenchon délire autour de la notion… d’autres parlent de plus grande démocratie ce qui signifie en fait débats, colloques, bavardages incessants, motion, contre-motion, thèse, antithèse mais, comme souvent en France,  on oublie de la synthèse et on retourne sans complexe vers un régime dit parlementaire qui a laissé quelques traces nuisibles dans l’histoire de France. Je ne suis pas un ardent partisan de la Vème République parce qu’il me semblait que la classe politique de ce pays avait évolué en maturité mais est-ce bien le cas ? Tout le bazar organisé aujourd’hui n’est pas pour me rassurer. Rien vraiment n’a bien changé et il semble même que la venue du Net et de son fameux tweet n’a pas simplifié la démarche. Les chaînes d’information relancent la machine et on voit de plus en plus d’hommes politiques passer plus de temps sur les plateaux que dans leurs ministères ou à l’assemblée nationale. Alors... donc ?